Dans une tournure dramatique des événements, un juge fédéral a émis une ordonnance d’urgence mardi soir, sommant l’administration Trump de maintenir en détention les immigrants qui, selon leurs avocats, ont été abruptement transférés d’un center de détention au Texas vers le Soudan du Sud, un pays ravagé par des conflits.

L’ordonnance du Juge Murphy

Le juge de district américain Brian E.Murphy, siégeant dans le Massachusetts, a ordonné à l’administration de s’assurer que ces individus restent sous la garde des autorités de l’immigration.Cette mesure vise à permettre leur retour si le tribunal devait juger leur expulsion illégale.

bien que le Tribunal laisse aux Défendeurs la discrétion quant aux modalités pratiques de la conformité,
juge Brian E. Murphy

Le juge murphy, faisant référence au Département de la Sécurité Intérieure, à la Secrétaire à la Sécurité Intérieure Kristi noem et à la Procureure Générale Pam Bondi, a ajouté : le Tribunal s’attend à ce que les membres du groupe soient traités avec humanité.

Audience Imminente et Questions en Suspens

Le juge Murphy a exigé que les avocats du gouvernement soient prêts, lors d’une audience prévue mercredi, à fournir des détails précis sur le déroulement de ces expulsions. Il a également demandé des éclaircissements sur la question de savoir si les détenus ont été informés et ont eu la possibilité de contester leur déportation vers un pays tiers, en invoquant des craintes légitimes pour leur sécurité.

Contexte de l’Affaire : Une Expulsion Abrupte

L’ordonnance fait suite à une requête d’urgence déposée par des avocats après avoir appris que deux immigrants asiatiques, détenus au texas, ainsi que neuf autres personnes, avaient été envoyés au Soudan du Sud. Les avocats affirment que les hommes, originaires respectivement du Myanmar et du Vietnam, ont été informés lundi par des agents du centre de détention de Port Isabel à Los Fresnos, au Texas, qu’ils seraient expulsés vers l’Afrique du Sud. Après leur refus de signer l’ordre,les agents ont rapidement changé de destination,annonçant une expulsion vers le Soudan du sud. Le lendemain matin, leurs avocats et leurs familles n’ont pas pu les localiser, selon les documents judiciaires.

Avertissement Antérieur Ignoré

Le juge Murphy avait déjà ordonné à l’administration de cesser toute expulsion vers un pays tiers après une tentative d’expulsion d’un groupe de 13 hommes vers la Libye plus tôt ce mois-ci. À l’époque, Murphy avait averti que l’administration violerait une ordonnance judiciaire antérieure exigeant que les fonctionnaires accordent aux détenus une procédure régulière, notamment en leur notifiant les expulsions dans leur propre langue et en leur donnant la possibilité de faire valoir que leur envoi en dehors de leur pays d’origine pourrait menacer leur sécurité.

Réactions et Témoignages

Le Département de la Sécurité Intérieure n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Jacqueline Brown, qui représente l’homme birman, identifié dans les documents judiciaires comme N.M., a écrit que son client faisait partie du groupe qui devait être expulsé vers la Libye, avant que cela ne soit empêché. Elle avait rendez-vous avec N.M.à 9 heures du matin mardi, mais lorsqu’elle a vérifié le service de localisation des détenus pour le trouver, il avait disparu. Elle a écrit à un agent d’immigration pour demander où se trouvait N.M. et on lui a dit qu’il avait été expulsé ce matin vers le Soudan du Sud.

Le soudan du Sud : Un Pays en Crise

Le Soudan du sud est plongé dans un conflit armé et fait face à la troisième crise de réfugiés la plus importante au monde,selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. En 2023, 2,3 millions de personnes avaient fui vers les pays voisins et 2,2 millions étaient déplacées à l’intérieur du pays.

Les conflits armés entre divers groupes politiques et ethniques se poursuivent dans tout le pays,
Département d’État américain

Le Département d’État américain déconseille de se rendre dans le pays, soulignant que les enlèvements, les embuscades sur les routes, les vols à main armée, les meurtres et les cambriolages sont omniprésents.

Les Victimes et leurs Histoires

L’homme birman, qui parlait la langue régionale Karen, avait des ordres définitifs d’expulsion du Nebraska, qui abrite environ 8 000 réfugiés du Myanmar, un pays dirigé par une dictature militaire. Beaucoup de ces réfugiés appartiennent à la minorité ethnique Karen, qui a fui la longue guerre civile.

L’homme vietnamien avait signé des ordres d’expulsion vers le Vietnam, selon son épouse. Il était détenu avec 10 autres immigrants – originaires du Laos, de Thaïlande, du Pakistan, de Corée et du Mexique – qui ont été expulsés avec lui, a déclaré l’épouse aux avocats du Northwest Immigrant Rights Project.

S’il vous plaît, aidez-moi ! Ils ne peuvent pas être autorisés à faire cela, ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière si on les laisse faire. je vous supplie de m’aider,
L’épouse de l’homme vietnamien

Elle a ajouté : Les centres de détention sont surpeuplés avec des conditions inhumaines et l’ICE envoie les gens partout où ils peuvent pour lutter contre la surpopulation. Ce n’est pas juste.